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Les Bandes Dessinées de notre jeunesse
Après nous avoir concocté des Salades de saison, Claire Brétécher continue ses chroniques aigres-douces et décapantes dans l’hebdomadaire le Nouvel Observateur, entre 1973 et 1981, avec les Frustrés.
Elle y décrit des femmes et des hommes aisés, snobs, pédants, intellos, soixante-huitards attardés, totalement largués face à la vie et à leur vie faite de petits soucis quotidiens.
Tout y passe : conflits intergénérationnels, émancipation des femmes, éducation, vie de couple, politique, etc.
Les Frustrés sont ici.
Avec le même humour féroce que celui de Claire Brétécher, Gérard Lauzier fait paraître ses Tranches de Vie entre 1975 et 1986 dans le journal Pilote où il décrit les post-soixante-huitards dans les années 70’, pétris d’idées reçues et englués dans les contradictions.
N.B. : Je dois reconnaître que ma préférence va à Claire Brétécher qui s’inclut certainement dans les personnes qu’elles montrent, alors que Gérard Lauzier me semble être un critique extérieur aux personnes qu’il décrit…
Zig et Puce ont débuté leurs aventures en 1925.
Ce sont deux adolescents qui veulent à tout prix aller aux USA pour y faire fortune.
Ils s’embarquent d’abord sur un bateau...
Sauf que le sort s’acharne sur eux, les obstacles se dressent devant eux, les aventures s’enchaînent, les détournant de leur objectif : manque d’argent, accident, jeunes filles à sauver, animaux agressifs, indigènes hostiles, etc.
Résultat : ils vont voyager à travers le monde, notamment au Pôle Nord où ils vont rencontrer Alfred, un pingouin (à moins que ce soit un manchot), qui va rester avec eux.
Leurs aventures, souvent exotiques, parfois fantastiques, vont les amener jusqu’à Vénus ou dans le futur (notamment au 21e siècle… Ne pas oublier que leurs aventures commencent en 1925...).
Vont-ils atteindre les USA et faire fortune ? C’est ce que les gamins de mon âge se demandaient…
Cette BD a beaucoup fait rêver le gamin que j’étais : sédentaire, solitaire, enfermé dans les livres scolaires, entre les murs de la maison et de l’école…
Pour les revoir, c’est ici.
Il Signor Spaghetti fait ses débuts en 1957 dans le journal Tintin, et ses aventures se poursuivent jusqu'en 1979.
Spaghetti, un émigré italien en France, enchaîne les petits boulots, souvent mal payés et manuels, et vit des situations comiques dues à ses gaffes et à son accent italien. Toujours impeccablement habillé, il est à la fois malin, courageux et sournois, mais de bonne nature.
En 1959, son cousin Prosciutto, un personnage naïf, gaffeur et exubérant, le rejoint dans ses aventures.
Ensemble, ils forment un duo comique, avec Spaghetti, sérieux et futé, alors que Prosciutto est bruyant et maladroit.
Ils vont connaître diverses mésaventures, souvent dans des univers variés comme la boxe, les rallyes ou le théâtre, se retrouvant dans des situations absurdes créées par les personnalités opposées des deux personnages et leurs tentatives souvent infructueuses d'échapper à des catastrophes.
Spaghhetti et Proscuitto sont à voir ici.
Modesty Blaise est un personnage de comic strip britannique créé par Peter O'Donnell et Jim Holdaway en 1963.
Cette espionne, ancienne criminelle, dotée de nombreux talents, va commencer ses exploits en 1963, en compagnie de son alter ego, Willie Garvin. Un couple certifié aux relations totalement platoniques !
Une James Bond au féminin et féministe qui agit par pur amour du danger.
Ensemble, dans le cadre des services secrets britannique, Modesty et Willie vivent de nombreuses aventures; souvent dans des lieux exotiques, combattant divers ennemis. Elle utilise le kongo (yawara) et lui, les couteaux.
Le personnage de Modesty a été adapté au cinéma (notamment par Joseph Losey avec une histoire très éloignée de l’esprit de la BD) et dans des romans écrit par Peter O'Donnell (l’un des créateurs de la BD) à partir de 1965.
Modesty est à voir ici.
Modesty et Willie sont à voir ici.
Les Schtroumpfs ont commencé à s’illustrer dans leur village champignon en 1958.
Je ne sais pas pourquoi, je n’ai jamais vraiment accroché à cette BD mettant en scène ces petits lutins bleus et leur langage schtroumf (c’est-à-dire ponctuant leurs phrases du mot Schtroumpf)… Même enfant, elle ne me faisait pas rêver… Et pourtant elle aurait dû me passionner du fait de leur résistance au sorcier Gargamel et son chat Azraël…
Question (même pour un enfant !) à 10 sous : comment peuvent-il se reproduire alors qu’il n’y a que des schtroumpfs de sexe masculin et pas de schtroumpfs de sexe féminin… Ah oui ! C’est vrai ! Ils sont plusieurs fois centenaires !
Il faudra attendre l’arrivée magique de la Schtroumpfette en 1967 (presque 10 ans après la création de la BD !)… Une Schtroumpfette présentant tous les défauts et clichés misogynes de l’époque à l’instar de Brigitte Bardot…
Il y aura par la suite une nouvelle Schtroumpfette, Sassette et Mémé Schtroumpf. Comme quoi, l’évolution de la société influe sur la création …
Et puis, cette BD est devenue une série à la télévision qui ne m’a jamais intéressé…
Les Schtroumpfs sont à voir ici et là.
Et Gargamel et Azraël sont à voir ici.
Les six aventures de Jacques Le Gall débutent en 1959 dans le journal Pilote, par la suite ces six mêmes histoires seront publiées dans le journal Spirou.
Ce jeune adolescent (il devait certainement plaire à mon paternel avec sa coupe de cheveux à la militaire !), solitaire, courant l’aventure, faisant face à des mystères inattendus, vivant des aventures palpitantes, m’a longtemps fasciné.
Jacques Le Gall est à voir ici et là.
La dame assise est apparue au milieu des années 60’ dans le Nouvel Observateur, puis par la suite notamment dans Charlie Mensuel.
La BD montre une femme assise de profil sur une chaise, avec un nez énorme et des cheveux raides.
Parfois méchante, parfois attachante, toujours rêveuse et solitaire, elle répond à ses interlocuteurs de façon déconcertante.
Ses interlocuteurs : un poulet, un escargot, un rat, une fillette faussement naïve et délurée, etc.
La poésie et l’absurde sont toujours présents, dans ses entretiens avec ces personnages inattendus et la plupart du temps dans des situations inattendues.
Cette BD est due à Copi, romancier, dramaturge et dessinateur, né en Argentine, exilé en France du fait des positions politiques de sa famille, mort jeune du SIDA.
Les aventures de Corentin ont commencé en septembre 1946 dans le numéro 1 du Journal Tintin.
Corentin Feldoé est un orphelin dont s’occupe son oncle alcoolique qui le bat.
Face à cette situation, il décide de fuir son oncle et sa Bretagne de naissance.
Il se glisse clandestinement à bord d’un trois-mats, l’aventure commence pour lui ! Elle l’emmènera, après moult aventures dont un naufrage, jusqu’en Inde où il devient un héros après sauvé la fille d’un prince.
Il se lie d’amitié avec Kim rencontré en Inde, Belzébuth un gorille et Moloch un tigre.
Aventure, action, exotisme, fantastique et amitié se mêlent dans cette BD.
Au contraire de nombreux héros et héroïnes de BD, Corentin vieillit au fil des années.
Corentin est à voir ici.
Moloch + Belzébuth + Kim + Corentin.