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Les poèmes sont des grappes d'images

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Un autre du coin francophone pour découvrir ou redécouvrir des poèmes et des poètes et poétesses.
Le titre de ce sujet est une citation un peu modifiée de Gaston Bachelard : "Le poème est une grappe d'images."

XV, Les Stances, Jean Moréas

Que je suis las de toi, Paris, et de l’automne !
Que je languis souvent
De voir le champ qui ploie et la mer qui moutonne
Au souffle d’un bon vent !
Mais quel philtre jamais, Paris, de quelle sorte,
Me vaudra ta rancœur ?
Ô novembre, tu sais que c’est ta feuille morte
Qui parfume mon cœur.

Je voulais écrire : Un coin du coin francophone pour découvrir ou redécouvrir des poèmes et des poètes et poétesses.

Comment faire pour modifier un message quand celui-ci a déjà été mis sur le site ?

Tu n'as qu'un laps de temps assez court pour le modifier - je vais allonger ce laps

Zitat von JPG am 27. November 2023, 10:06 Uhr

Tu n'as qu'un laps de temps assez court pour le modifier - je vais allonger ce laps

Merci pour ce rallongement du laps de temps.

voilà, 3600 secondes pour modifier et 3600 secondes pour éliminer ton message, toujours à condition qu'il est le dernier dans la file

Zitat von JPG am 27. November 2023, 14:30 Uhr

voilà, 3600 secondes pour modifier et 3600 secondes pour éliminer ton message, toujours à condition qu'il est le dernier dans la file

Super ! Merci

Charles Cros, Le coffret de santal

Ma belle amie est morte,
Et voilà qu'on la porte
En terre, ce matin,
En souliers de satin.

Elle dort toute blanche,
En robe de dimanche,
Dans son cercueil ouvert
Malgré le vent d'hiver.

Creuse, fossoyeur, creuse
À ma belle amoureuse
Un tombeau bien profond,
Avec ma place au fond.

Avant que la nuit tombe
Ne ferme pas la tombe ;
Car elle m'avait dit
De venir cette nuit,

De venir dans sa chambre :
« Par ces nuits de décembre,
Seule, en mon lit étroit,
Sans toi, j'ai toujours froid. »

Mais, par une aube grise,
Son frère l'a surprise
Nue et sur mes genoux.
Il m'a dit : « Battons-nous.

Que je te tue. Ensuite
Je tuerai la petite. »
C'est moi qui, m'en gardant,
L'ai tué, cependant.

Sa peine fut si forte
Qu'hier elle en est morte.
Mais, comme elle m'a dit,
Elle m'attend au lit.

Au lit que tu sais faire,
Fossoyeur, dans la terre.
Et, dans ce lit étroit,
Seule, elle aurait trop froid.

J'irai coucher près d'elle,
Comme un amant fidèle,
Pendant toute la nuit
Qui jamais ne finit.

 

La Blanche Neige, Alcools, Guillaume Apollinaire

Les anges les anges dans le ciel
L'un est vêtu en officier
L'un est vêtu en cuisinier
Et les autres chantent

Bel officier couleur du ciel
Le doux printemps longtemps après Noël
Te médaillera d'un beau soleil
D'un beau soleil

Le cuisinier plume les oies
Ah ! tombe neige
Tombe et que n'ai-je
Ma bien-aimée entre mes bras

 

Femme noire, Chants d’ombre, Léopold Sédar Senghor

Femme nue, femme noire
Vêtue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté !
J’ai grandi à ton ombre ; la douceur de tes mains bandait mes yeux.
Et voilà qu’au cœur de l’Été et de Midi, je te découvre Terre promise, du haut d’un haut col calciné
Et ta beauté me foudroie en plein cœur, comme l’éclair d’un aigle.

Femme nue, femme obscure
Fruit mûr à la chair ferme, sombres extases du vin noir, bouche qui fais lyrique ma bouche
Savane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses ferventes du Vent d’Est
Tam-tam sculpté, tam-tam tendu qui grondes sous les doigts du Vainqueur
Ta voix grave de contralto est le chant spirituel de l’Aimée.

Femme nue, femme obscure
Huile que ne ride nul souffle, huile calme aux flancs de l’athlète, aux flancs des princes du Mali
Gazelle aux attaches célestes, les perles sont étoiles sur la nuit de ta peau
Délices des jeux de l’esprit, les reflets de l’or rouge sur ta peau qui se moire
A l’ombre de ta chevelure, s’éclaire mon angoisse aux soleils prochains de tes yeux.

Femme nue, femme noire
Je chante ta beauté qui passe, forme que je fixe dans l’Éternel
Avant que le Destin jaloux ne te réduise en cendres pour nourrir les racines de la vie.

Pater Noster, Paroles, Jacques Prévert

Notre Père qui êtes au cieux
Restez-y !
Et nous nous resterons sur la terre
Qui est quelquefois si jolie
Avec ses mystères de New York
Et puis ses mystères de Paris
Qui valent bien celui de la Trinité
Avec son petit canal de l'Ourcq
Sa grande muraille de Chine
Sa rivière de Morlaix
Ses bêtises de Cambrai
Avec son océan Pacifique
Et ses deux bassins aux Tuileries
Avec ses bons enfants et ses mauvais sujets
Avec toutes les merveilles du monde
Qui sont là
Simplement sur la terre
Offertes à tout le monde
Eparpillées
Emerveillées elles-mêmes d'être de telles merveilles
Et qui n'osent se l'avouer
Comme une jolie fille nue qui n'ose se montrer
Avec les épouvantables malheurs du monde
Qui sont légion
Avec leurs légionnaires
Avec leurs tortionnaires
Avec les maîtres de ce monde
Les maîtres avec leurs prêtres leurs traîtres et leurs reîtres
Avec les saisons
Avec les années
Avec les jolies filles et avec les vieux cons
Avec la paille de la misère pourrissant dans l'acier des canons.

 

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